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Le petit prince et la fleur, Saint-Exupéry

« Le petit prince traversa le désert et ne rencontra qu'une fleur. Une fleur à trois pétales, une fleur de rien du tout...
- Bonjour, dit le petit prince.
- Bonjour, dit la fleur.
- Où sont les hommes ? demanda poliment le petit prince.
La fleur, un jour, avait vu passer une caravane :
- Les hommes ? Il en existe, je crois, six ou sept. Je les ai aperçus il y a des années. Mais on ne sait jamais où les trouver. Le vent les promène. Ils manquent de racines, ça les gêne beaucoup.
- Adieu, fit le petit prince.
- Adieu, dit la fleur. »










Les chats, Charles Baudelaire

Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires

Amis de la science et de la volupté
Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres;
L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin;

Leurs reins féconds sont plein d'étincelles magiques
Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.





La rose, Rainer Maria Rilke

Rose, eut-il fallu te laisser dehors,
chère exquise?
Que fait une rose là où le sort
sur nous s'épuise?

Point de retour. Te voici
qui partages
avec nous, éperdu, cette vie, cette vie
qui n'est pas de ton âge.









Beaux et grands bâtiments..., François de Malherbe

Beaux et grands bâtiments d'éternelle structure,
Superbes de matière, et d'ouvrages divers,
Où le plus digne roi qui soit en l'univers
Aux miracles de l'art fait céder la nature.

Beau parc, et beaux jardins, qui dans votre clôture,
Avez toujours des fleurs, et des ombrages verts,
Non sans quelque démon qui défend aux hivers
D'en effacer jamais l'agréable peinture.

Lieux qui donnez aux cœurs tant d'aimables désirs,
Bois, fontaines, canaux, si parmi vos plaisirs
Mon humeur est chagrine, et mon visage triste :

Ce n'est point qu'en effet vous n'ayez des appas,
Mais quoi que vous ayez, vous n'avez point Caliste :
Et moi je ne vois rien quand je ne la vois pas.


Beaux et grands bâtiments..., François de Malherbe

Je ne maudirai pas le jour où je suis né.
Si Dieu m'a fait souffrir, il m'a beaucoup donné,
Je ne me plaindrai pas d'avoir connu la vie.

De la félicité que j'avais poursuivie
Le trop vaste horizon s'est aujourd'hui borné,
J'attends, calme et rêveur, ce qui m'est destiné ;
Qu'importe l'avenir ? mon âme est assouvie.

L'arbre de ma jeunesse était ambitieux,
Fou d'espoir et de sève, hélas ! et les orages,
Secouant sa verdure, en ont semé les cieux...

Mais le doux souvenir est le glaneur des âges,
Et l'oubli n'a jamais si bien tout effacé
Qu'il ne reste une fleur dans le champ du passé.


Étoiles filantes ,François Coppée

Dans les nuits d'automne errant par la ville
Je regarde au ciel avec mon désir
Car si dans le temps qu'une étoile file
On forme un souhait il doit s'accomplir

Enfant mes souhaits sont toujours les mêmes
Quand un astre tombe alors plein d'émoi
Je fais de grands vœux/voeux afin que tu m'aimes
Et quand ton exil tu penses à moi

À cette chimère hélas ! Je veux croire
N'ayant que cela pour me consoler
Mais voici l'hiver la nuit devient noire
Et je ne vois plus d'étoiles filer.