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Perla
Moi, c'est Perla. Je suis une ara bleue, une des dernières de mon espèce. J'habite dans la forêt amazonienne. À ma connaissance, je suis la seule ara bleue dans le secteur… Enfin. Je vis très heureuse toute seule, dans mon arbre. Mais un jour, tout a basculé.

Je mangeais tranquillement dans mon nid quand un énorme bruit se fit entendre. J'ai jeté un coup d'oeil dehors. Le temps d'apercevoir un homme, le monde s'est mis à tanguer. L'arbre est tombé avant que je n'ai eu le temps de m'envoler. La chute a été horrible. Inconsciente, j'ai vaguement senti une légère pression sur mon cou. Puis, plus rien. Le néant.

*-•-*

Je me suis réveillée dans une grande salle blanche. Un homme était penché sur moi. Vêtu d'une blouse blanche, lunettes carrées sur le nez, assez flippant. Il avait l'air heureux, le visage fendu d'un grand sourire. Il m'emmena faire « une batterie de tests pour voir si j'étais une pure ara bleue ». Mais bien sûr, il croit quoi !

Il me brancha un tas de fils partout sur les ailes, dans le bec et sur la tête. J'ai eu un liquide pâteux dans la bouche, et une insupportable douleur me prit à la tête. J'ai cru que j'allais y passer. J'étais sur le point de m'évanouir une nouvelle fois quand tout cessa : l'homme avait débranché les fils.

Il avait l'air soucieux. Comme si… s'il n'avait pas trouvé ce qu'il voulait. Il sortit une seringue et ma la planta à plusieurs reprises dans l'aile, cherchant sûrement une veine. Puis, son visage s'éclaira et il rangea la seringue vide. Il me prit et me mis dans une petite cage, où je tenais pliée en deux.

*-•-*

Le lendemain, le même cirque : fils, douleurs, sang, seringues… Le surlendemain aussi. Et les huit jours suivants. Et encore après. Je ne comptait plus les jours, je m'affaiblissais. L'homme m'arracherait les plumes une à une s'il le souhaitait, je ne broncherai pas. Je n'ai plus aucune force.

Il ne paraissait pas scientifique : aujourd'hui, en voulant me prendre des échantillons de griffes, il m'a à moitié arraché la patte. J'ai dormi, pliée en deux comme d'habitude, avec un moignon de patte dans un simple mouchoir en papier taché de sang.

Et puis, le lendemain, des hommes habillés en bleu se sont introduits dans ce que j'ai compris comme étant un laboratoire en criant « POLICE ! ». Ils se sont fâchés avec le soi-disant scientifique. Il n'était apparemment pas vrai ! C'était un charlatan ! J'avais raison ! Le surplus d'émotion m'a fait tourner la tête. Des policiers ont couru vers moi et ont crié quelque chose dans des radios qui ressemblait à un « On a un perroquet maltraité ici ». Mais je n'ai rien entendu de plus, sombrant à tout jamais dans les néants de la mort.


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